Texte à méditer :   Le monde de la réalité a ses limites ; le monde de l'imagination est sans frontières.   Dr. Seuss

The poison garden

Laurier hautement toxique, fleurs de belladone et de cigüe, arbrisseaux de ricin commun, brugmansia...
Ici, pousse des plantes dangereuses, voire mortelles. C'est « Le Jardin des Poisons ».



Verrouillé derrière des portes en acier dans le Northumberland, en Angleterre, le Jardin des Poisons du château d'Alnwick fait pousser environ 100 plantes toute vénéneuses.
Cette idée, on la doit à Jane Percy qui, en 1995, est devenue duchesse de Northumberland, un comté du nord-est de l'Angleterre, son époux ayant hérité du château d'Alnwick, siège traditionnel du duc de Northumberland. En s'installant au château, la duchesse se mit en tête de rénover le jardin du château. Bien qu'il ait été un espace majestueux et grand dans son passé, le jardin est tombé en ruine au cours du 20ème siècle. Il avait été retourné pour la culture dans le cadre de la campagne « Dig for Victory* » pendant la seconde guerre mondiale, et a par la suite souffert de l'austérité d'après-guerre, se fermant comme jardin public en 1950.
Dig for Victory* : La campagne «Dig for Victory» a été mise en place pendant la Seconde Guerre mondiale par le ministère britannique de l'Agriculture. Les hommes et les femmes de tout le pays ont été encouragés à cultiver leur propre nourriture en période de rationnement difficile. Partout, les espaces ouverts ont été transformés en lotissements, des jardins domestiques aux parcs publics, même les pelouses à l'extérieur de la Tour de Londres ont été transformées en potagers. « Dig for Victory » visait à la fois à s'assurer que les gens avaient assez à manger et à maintenir le moral au plus haut.


C'est ainsi que, dès 1996, la duchesse Jane Percy recrute un architecte paysagiste belge, Jacques Wirtz, qui a déjà travaillé aux Tuileries et dans les jardins de l'Elysée et tous deux vont réinventer le jardin d'Alnwick.
Comme la duchesse de Northumberland déteste le conformisme et ne veut pas faire quelque chose de convenu, à l'image des autres jardins de la campagne anglaise, elle songe à ajouter aux jardins traditionnels un espace différent et inhabituel. Au début, elle pense créer un jardin d'apothicaire, mais lors d'un voyage en Italie, une nouvelle idée germe dans son esprit. C'est lors de la visite du fameux « jardin des poisons des Médicis » que Jane Percy songe à concevoir un jardin de plantes tueuses. Cette idée se confirme lorsqu'elle visite ensuite le site archéologique du plus grand hôpital de l'Écosse médiévale, où elle découvre les éponges soporifiques imbibées de jusquiame, d'opium et de pruche servant à anesthésier les amputés pendant les opérations au 15ème siècle.




La duchesse entreprend donc de recueillir des plantes vénéneuses de toutes origines et elle en sélectionne une bonne centaine avec un seul critère : ces plantes doivent raconter une histoire. Pour la duchesse, cela veut dire que des plantes tueuses exotiques comme le brugmansia d'Amérique du Sud se mêleraient à des poisons plus communs comme les haies de laurier rose. Car, ce qu'ignore souvent le public, c'est que les plantes toxiques sont courantes. La haie de laurier rose, très présente dans les jardins, est ainsi très toxique.
Lancé en 2004, Le Jardin des Poisons est devenu l'attraction d'Alnwick Garden. L'espace dangereux est bien délimité, au milieu de cette oasis verte innocente, par un panneau au message sans ambiguïté indiquant ce qui se cache à l'intérieur : « These plants can kill » « Ces plantes peuvent tuer ».



Après cette dramatisation de l'entrée, les visiteurs, obligatoirement en groupe accompagné d'un guide peuvent, 15 minutes durant, découvrir et admirer une centaine d'espèces végétales aussi esthétiques que dangereuses pour la santé. Les plantes aux effets narcotiques voire toxiques pour les humains sont cultivées dans un décor savamment orchestré. Les espèces les plus dangereuses sont placées en cages. Le parcours est, comme dans les autres parties du jardin, animé par des oeuvres d'art et des installations formant des bosquets. A la fin de la visite, un petit livret de prévention est remis aux visiteurs.
Il est bon de savoir que le site est filmé jour et nuit pour éviter tout vol de ces plantes dangereuses.

  

Que faut-il en penser... à vous de juger !


Date de création : 12.05.2021 » 07:29
Catégorie : Histoires Insolites - Intrigant
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