Texte à méditer :   L'histoire est du vrai qui se déforme, la légende du faux qui s'incarne.   Jean Cocteau

Enigmatiques Chrestians



Nous sommes en l'an 800, sous le règne des Carolingiens. Cette année là, la population de la ville de Lyon voit apparaître dans le ciel d'étranges objets lumineux. Les Lyonnais franchirent les portes fortifiées de la ville et gagnèrent avec force cris les champs où ces étranges objets, des vaisseaux en l'occurrence, venaient de se poser. Ils furent rapidement encerclés et un grand silence se fit quand un premier pilote sortit de l'engin. Comme les citadins ne comprenaient rien à leur langage, ils décidèrent de s'emparer de ces êtres inconnus. Ils furent, sans autre forme de procès, cloués sur des planches et confiés au courant de la Saône et du Rhône.
Ce châtiment était supposé dissuader d'autres visiteurs célestes qui, voyant les leurs emportés par les flots, se seraient tenus à distance de la Terre.


Mais voilà, s'était sans tenir compte de la ténacité de ce peuple qui, peu de temps après, apparut en grand nombre à bord de leur aéronefs métalliques ressemblant à des hélicoptères et notamment à Angers en 842 sous le règne de Charles le Chauve.
Bien que d'abord persécutés, ces êtres aux caractéristiques physiques et physiologiques pour le moins étonnantes, furent peu à peu tolérés jusqu'à vivre à côté des humains bien que relégués au rang de bannis. Ils s'organisèrent donc de façon autonome en marge de la société.
Ils furent baptisés « Chrestians », « Gézitains », « Gahets », « Agots » ou encore « Cagots ».
Avec leurs particularités − ils sont chauves, leurs oreilles sont dépourvues de pavillons (à leur place, on distingue 2 trous comme chez les sauriens), ils ont les doigts des mains et des pieds palmés, ils dégagent une chaleur corporelle anormalement élevée − ils étaient considérés par le peuple comme repoussants. De ce fait, ils avaient l'obligation d'être amplement vêtus, encapuchonnés et chaussés. De plus, ils avaient l'obligation de porter, cousue sur leurs vêtements, bien visible sur la poitrine, une patte d'oie séchée et peinte en rouge.


On pourrait voir dans ces descriptions le fruit d'un ramassis de légendes et de fausses informations colportées par la rumeur si, au XVIe siècle, Ambroise Paré, le père de la chirurgie moderne, affecté au service du roi Henri II, ne s'était scientifiquement penché sur cette étrange race, maudite depuis déjà trois siècles.
À l'époque, les Chrestians, qui vivaient toujours en groupes isolés, n'avaient perdu aucune de leurs caractéristiques physiques et physiologiques consignées sous les Carolingiens. Ambroise Paré passa donc plusieurs semaines à les étudier. S'efforçant de ne pas se laisser influencer par les rumeurs, il s'attacha à accumuler de véritables constatations médicales et à les consigner soigneusement par écrit.
Il rapporte notamment la capacité prodigieuse d'un Chrestian à pratiquer la « momification par magnétisme ». Cet exercice, rapporté ici dans le vieux français d'origine, est supposé révéler la puissance du magnétisme personnel: L'un d'iceux tenant en sa main une pomme fraîche, icelle après apparaisoit aussi aride et ridée que si elle eut resté l'espace de huit jours au soleil. Ambroise Paré explique cette réaction par la chaleur anormalement élevée dégagée par le corps d'un Chrestian. D'ailleurs, on a dit que lors d'une saignée, il sortait de ses veines un liquide presque bouillonnant et d'une teinte entre le bleu et le vert !
Ces caractéristiques finirent par mettre les Chrestians au ban de la société, la société leur interdisant de se mêler aux humains et à force priori de se marier avec eux et plus encore d'avoir des rapports. Vivant en groupes dans les faubourgs des cités, ils avaient leurs propres cimetières. Ils ne pouvaient exercer qu'un seul métier, celui de Tonnelier car à cette époque le bois était réputé ne pas véhiculer les maladies. Bien qu'interdit de société, les Chrestians pouvaient posséder des maisons intra muros à condition de ne pas les habiter eux-mêmes.


Les choses continuèrent ainsi jusqu'à Révolution de 1789. En effet, cette année donna naissance aux « Droits de l'Homme ». Les Chrestians devaient immanquablement en profiter. Néanmoins, compte tenu de leurs caractéristiques, une vaste étude médicale fut organisée afin de savoir si, oui ou non, ils pouvaient être considérés comme des hommes jouissant de la plénitude de ces droits nouvellement acquis. Les conclusions de l'examen révélèrent que les spécimens examinés n'étaient affectés qu'approximativement des symptômes décrits par les chroniqueurs du Moyen Âge et par Ambroise Paré. Dès lors, les Chrestians purent se fondre et se couler dans l'anonymat des villes et achever la totale dilution de leurs caractéristiques.

  

Complément d'enquête : Chrestians ou Cagots
Le terme de « Chrestians » dérive du mot croix. Ce pourrait être une allusion directe aux planches sur lesquelles les Carolingiens clouèrent les Chrestians au IXe siècle.
Quant au « Cagot », on en trouve une trace dans les textes de l'écrivain français Antoine Furetière (1619-1688) qui donne le définition suivante : Personne qu'on croit descendue des Visigoths, qui sont tenues pour ladres, à laquelle est interdit la conversation avec le reste du peuple et qui loge dans de petites maisons écartées.


  

Que faut-il en penser... à vous de juger !


Date de création : 08.09.2019 » 18:33
Catégorie : - Extraterrestres
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