La lance du destin
L'histoire de la « Lance du Destin » commence il y a plus de 2000 ans avec Jésus de Nazareth, un chef et un faiseur de miracles cloué à une croix au sommet de la colline du Golgotha. Pour les uns Jésus était le Messie, pour les autres il n'était qu'un agitateur et une menace certaine pour le pouvoir religieux du sanhédrin, conseil suprême du judaïsme.
Quelques-uns allèrent donc voir Ponce Pilate, le préfet romain de Judée et lui expliquèrent qu'il était contraire à la loi juive d'exécuter une personne dans la période du Sabbat qui commençait à la tombée du jour. Serait-il donc possible de tuer les crucifiés avant le coucher du soleil ? Pilate accepta et envoya briser les jambes de Jésus et des deux larrons crucifiés à ses côtés : ce faisant, la mort des suppliciés serait accélérée puisque ne pouvant plus supporter le poids de leur corps, ils mourraient par étouffement.
Lorsque les soldats arrivèrent au Golgotha, Gaius Cassius, un centurion impressionné par le courage de Jésus, dissuada les gardes d'accomplir leur mission. Ce faisant il empoigna sa propre lance et perça le flanc de Jésus afin de montrer à la foule qu'il était déjà mort. De par son geste, il réalisa non seulement la prophétie d'Isaïe au sujet du Messie : « On ne lui brisera pas un os » mais aussi, il devint bien malgré lui un des instruments de la prophétie : « Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé ».
Le centurion se convertit au Christianisme, pris le nom de Longinus et quitta l'armée, il suivit l'instruction des Apôtres et devint moine à Cappadocia. Sa foi lui vaudra d'être supplicié : ses dents seront arrachées et sa langue coupée. Ce qui n'empêchera pas Longinus de continuer à s'exprimer clairement.
Longinus est par ailleurs mentionné dans l'évangile de Nicodème : « [...] les soldats le couronnèrent d'épines. Il fut flagellé et il reçut la sentence de Pilate, et il fut crucifié au lieu du Crâne ainsi que deux larrons, et on lui fit boire du vin aigre mêlé de fiel, et le soldat Longinus lui transperça le flanc de sa lance, et Joseph notre père vénéré demanda son corps, et il ressuscita [...] »
Son arme baptisée la « Lance du Destin » allait au cours des siècles passer de main en main. Lentement la légende s'installa faisant de cette lance une sorte de talisman : quiconque posséderait et comprendrait les pouvoirs qui y sont attachés pourrait tenir le destin du monde en main.
Le cheminement exact de la lance reste encore à prouver. Cependant selon la légende, en 285 Maurice, commandant chrétien de la légion thébaine étreignit la lance au moment de mourir avec 6666 de ses hommes sur l'ordre du tyran romain Maximilien.
Plus tard, on raconte qu'elle ne quitta pas l'empereur Constantin le Grand au cours des batailles qu'il livra pour s'assurer de la souveraineté sur l'Empire romain et convertir celui-ci au christianisme.
On la retrouve aussi associée à plusieurs personnages importants de l'histoire romaine à commencer par l'empereur Théodose qui s'en serait servi pour mater les Goths en 385.
La lance quitta Rome en 410 après la mise à sac de la cité par Alaric Ier pour tomber dans les mains des Germains.
A partir de là, elle va réapparaître régulièrement au cours de l'histoire des nations barbares et guerrières de l'Europe du Nord.
Le général franc Charles Martel l'avait en sa possession quand, après avoir écrasé les Arabes à Poitiers en 733, il voulut imposer la foi chrétienne dans toute l'Europe occidentale.
Ensuite, la lance resta parmi les Francs jusqu'au règne de Charlemagne, le premier saint empereur romain au début du IXe siècle. La possession de la lance aurait assuré les fondations de la dynastie carolingienne. En 47 victoires, elle n'aurait jamais quitté Charlemagne. Mais elle la lâcha au retour de ce qui aurait du être son ultime bataille et Charlemagne mourut dans les jours qui suivirent.
Par la suite, la lance passa dans les mains d'une longue succession de saints empereurs germaniques pour la plupart, jusqu'à la victoire de Napoléon Bonaparte à Austerlitz en 1805.
La lance fut ensuite volée à Nuremberg ou elle était conservée et emmenée à Vienne siège du pouvoir de François Ier empereur d'Autriche. Les Autrichiens refusèrent de rendre la lance à l'Allemagne après la défaite de Napoléon. Elle resta donc à Vienne dans la « Schatzkammer », la chambre du trésor du palais de la Hofburg jusqu'à l'approche de la seconde guerre mondiale quand Adolf Hitler décida de s'en emparer.
Aussitôt après la réunification de l'Autriche et de l'Allemagne, Hitler fit transférer en Allemagne le trésor des Habsbourg, ainsi que la lance dans la cathédrale de Nuremberg. Dans ce qui paraît être une étrange confirmation de la légende, le moment ou Hitler se sépara de la lance coïncida avec la chute du Troisième Reich. En octobre 1944, la ville de Nuremberg fut très endommagée par les bombardements alliés. Hitler décida donc que le trésor des Habsbourg, la lance avec, serait enterré dans un caveau construit spécialement à cet effet. 6 mois plus tard et au bout de plusieurs jours de combats, Nuremberg tombait dans les mains des Américains, nous sommes le 20 avril 1945.
Vers la fin de ce même mois, des soldats de la 3ème armée US exhument la « Lance du Destin », du caveau dans laquelle Hitler l'avait fait cacher, sous les ruines de Nuremberg. Le 30 avril 1945, le lieutenant Horn prend officiellement possession de la lance de Longinus et des autres reliques au nom du Gouvernement Américain. Le soir même Adolf Hitler se suicide dans son bunker de Berlin. On ne saura jamais s'il avait appris ou non que la lance venait de tomber dans les mains de ses ennemis. Mais certains verront dans la coïncidence des ces deux événements le signe de l'accomplissement de la légende
La lance de Longinus a été restituée au musée de Hofburg à Vienne où elle s'y trouve toujours.
Est-ce la fin de cette légende ??? Ou alors est-ce une fin toute provisoire ???
Que faut-il en penser... à vous de juger !