La légende du Sphinx
Depuis des siècles, le Sphinx attise les légendes et les superstitions. Le grand Sphinx de Gizeh est d'ailleurs appelé par les Egyptiens « Abu al-Hol » qui signifie « père de la terreur ».
Taillée dans un promontoire naturel dans le roc, le sphinx était autrefois recouvert de plâtre et peint. Situé sur le chemin menant à la Pyramide de Khephren, il mesurait 20 m de haut et 73 m de long. Le temps a gravement abimé le grand Sphinx, en particulier à cause de l'érosion provoquée par le sable qui s'amoncelle constamment et qui provoque les « vagues » qui recouvrent à présent tout le corps. L'homme est également responsable de mutilations : le nez et la barbe ont été cassés par les Mameloukes* qui se servaient de la statue comme cible pour leurs essais militaires ! La barbe est au British Museum de Londres et le nez n'a jamais été retrouvé.
Aujourd'hui, des travaux de restauration sont en cours pour rendre à ce monument tout son éclat.
Ce lion couché à tête humaine était chargé de veiller sur la nécropole de Gizeh. Le visage tourné éternellement vers l'orient serait celui de Khephren recouvert de la coiffe de Nemes (coiffe rayée) réservée aux personnalités royales. Entre ses énormes pattes se trouve une stèle de granit rose. Taillée directement dans le roc, elle raconte le songe de Thoutmosis IV. Le futur pharaon de la 18ème dynastie qui se reposait à l'ombre d'une pierre, lors d'une partie de chasse, aurait entendu dans un songe une divinité lui promettre la couronne d'Egypte s'il débarrassait le Sphinx du sable qui menaçait de le recouvrir. Thoutmosis, qui obéira, utilisera cet événement pour justifier sa légitimité.
Le texte de la stèle serait celui-ci : Un jour il advint que le fils royal Thoutmosis, qui allait se promener à l'heure de midi, se reposa à l'ombre de ce grand dieu ; la torpeur du sommeil le saisit, au moment où le soleil était à son zénith. Il s'aperçut alors que la Majesté de ce dieu auguste lui parlait, de sa bouche même, comme un père parle à son fils, disant : Regarde-moi, contemple-moi, ô mon fils Thoutmosis ; je suis ton père, Horakhety-Khepri-Râ-Atoum ; je te donnerai la royauté sur terre, à la tête des vivants, tu porteras la couronne blanche et la couronne rouge sur le trône de Geb, le prince (des dieux). La terre t'appartiendra en sa longueur et sa largeur, et tout ce qu'illumine l'oeil brillant du maître de l'Univers (...). Voilà que maintenant le sable du désert me tourmente, le sable au dessus duquel j'étais autrefois ; aussi hâte-toi vers moi, afin que tu puisses accomplir tout ce que je désire.
*Mameloukes : Ils sont issus de la garde servile du sultan Ayyoubide qu'ils renversèrent en 1250 à l'occasion de la 7ème croisade. L'histoire de cette dynastie non héréditaire se divise en deux lignées, les Bahrites (1250-1382) et les Burjites (1382-1517). Ils régnèrent sur l'Égypte, la Syrie et le Hedjaz, vainquirent les Mongols à Aïn Jalut (1260), devinrent les protecteurs des Abbassides rescapés, dont ils recueillirent un descendant à qui ils donnèrent le titre de calife. Ils conquirent les dernières possessions des Francs au Levant. Les Ottomans mirent fin à cette dynastie en 1517.
Que faut-il en penser... à vous de juger !