Texte à méditer :   Tout cela n'est rien comparé à ce que je vois dans ma tête !   M.C Escher

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 Docteur Petiot. Un tueur sous l'occupation - le 23.10.2025 » 11:23 par Chantal_Belgique



Tout commence par un banal feu de cheminée qui, survenu le 11 mars 1944 dans une maison du 21 de la rue Le Sueur à Paris, fera découvrir aux policiers les agissements insoupçonnés du Docteur Petiot dont le cabinet s'y trouvait installé.


Le cabinet… macabre du Docteur Petiot
Le 11 août 1941, le docteur Marcel André Henri Félix Petiot acquiert un hôtel particulier rue Le Sueur, 21 à Paris. Aussitôt, il fait surélever le mur mitoyen pour empêcher toute vue sur la cour et transforme les communs en cabinet médical. Lors de fouilles ultérieures, la police découvrira une cave insonorisée intégralement aménagée comportant des doubles portes, une pièce triangulaire équipée d'un judas permettant d'observer l'agonie des victimes ainsi qu'un puits rempli de chaux vive.

À partir de 1942, le Docteur Petiot propose un passage clandestin en Argentine à des personnes craignant d'être poursuivies par la Gestapo. Présenté dans un réseau clandestin comme passeur, les candidats à l'évasion étaient invités à se présenter chez lui, de nuit, munis d'une valise contenant bijoux, espèces et argenterie. Cependant les prétendants au voyage disparaissent mystérieusement sans jamais atteindre l'Amérique du Sud.
En fait, le modus operandi de Marcel Petiot était toujours le même. Après avoir drogués ses victimes en leur administrant une piqûre sous prétexte de vaccination pour le voyage, il les faisait entrer dans la cave aménagée et leur demandait de patienter 1 heure ou 2. Avant de quitter la pièce triangulaire, Petiot jetait alors des boules de cyanure de potassium dans un seau hygiénique contenant de l'acide sulfurique dilué dans de l'eau distillée et calfeutrait les interstices. Le mélange cyanure de potassium/acide sulfurique dégageant un gaz mortel, les victimes étaient asphyxiées dans cette chambre à gaz !
Une première victime disparaît le 2 janvier 1942. Il s'agit d'un fourreur juif voisin de Petiot, qui lui promet de lui faire quitter clandestinement la France pour l'Argentine, en échange de 25 000 francs. Il aurait apporté plus d'un million de francs en espèces et des pierres précieuses dans ses vêtements et sa valise, ainsi que quelques manteaux de fourrure destinés à l'ouverture d'une boutique à Buenos Aires. Visant d'abord les personnes seules, Petiot s'en prend bientôt à des familles entières, en leur proposant des « tarifs de groupe ». Les victimes sont essentiellement des Juifs, mais aussi des malfrats désireux de se faire oublier, des prostituées et leurs souteneurs.

Les services allemands découvrent le réseau grâce à un indicateur Français. Petiot est arrêté et torturé pendant 8 mois à la prison de Fresnes, mais il n'avoue rien parce qu'il n'entretient aucun lien avec la Résistance. Il est libéré le 13 janvier 1944, faute de preuves. Il décide alors de faire disparaître tous les indices compromettants[ de son macabre manège.


Découverte du charnier et Arrestation



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Le 11 mars 1944, les pompiers sont alertés par des voisins incommodés, depuis plusieurs jours, par des odeurs pestilentielles provenant d'une cheminée de la maison située 21, rue Le Sueur. Personne, ils fracturent une fenêtre et pénètrent dans l'immeuble. Ils sont vite alertés par les émanations et le ronflement d'une chaudière. Descendus dans la cave, ils découvrent sur le sol des corps humains dépecés, dont certains brûlent dans une des deux chaudières à bois d'où provient la fumée. Et aussi la police découvre au fond de la cour, des dizaines de cadavres rongés par la chaux vive dans l'ancienne fosse septique.
Lors d'une perquisition ultérieure dans la maison de campagne du Docteur à Courson-les-Carrières dans l'Yonne, la police retrouva les valises vides de 63 malheureux candidats à l'émigration clandestine, mais vides de toutes leurs valeurs.

Du Docteur Petiot en revanche, plus de traces.
Il sera finalement arrêté, une fois son signalement diffusé, le 31 octobre 1944 dans les escaliers de la station de métro Saint-Mandé à Paris et incarcéré à la « Prison de la Santé ».


Procès et Exécution


Petiot, que la presse baptise « docteur Satan », est jugé du 18 mars au 4 avril 1946, par la cour d'assises de la Seine, pour homicides volontaires avec vol, guet-apens et préméditation. Il lui est reproché d'avoir commis, entre 1942 et 1944, 27 assassinats, dont ceux de 12 Juifs et de 4 proxénètes et leurs prostituées.
Dès le deuxième jour du procès, par fanfaronnade, Petiot revendique 63 meurtres. Il affirme qu'il s'agit de cadavres de traîtres, de collaborateurs et d'Allemands. Jusqu'au bout, il prétend avoir tué « pour la France ». Durant les auditions, Petiot montre une attitude désinvolte. Et pourtant l'expertise psychiatrique ne lui décèle aucune maladie mentale et conclue à sa pleine responsabilité. Malgré la plaidoirie de 6 heures prononcée par son avocat, il est condamné à mort pour 24 meurtres.

Le 25 mai 1946, il est guillotiné dans la cour de la Prison de la Santé, dans le 14e arrondissement de Parissans que le mystère de son butin, issu du pillage de ses victimes, ne puisse être résolu.
Et juste avant l'exécution, quand l'avocat général lui demande s'il a quelque chose à déclarer, il répond : « Je suis un voyageur qui emporte ses bagages ».


Le trésor de Docteur Petiot

« Je suis un voyageur qui emporte ses bagages »

Petiot nous a peut-être laissé la clé de l'énigme dans un petit livre Le Hasard vaincu qu'il rédigea en prison. C'est un ouvrage sur les jeux de hasard, bourré de valeurs chiffrées que certains spécialistes considèrent comme un code, un jeu de piste révélant tout autre chose que de simples martingales.
La clé de l'énigme, codée, pourrait se trouver là, car Petiot était un esprit complexe, capable de dissimuler ainsi la vérité dans un petit livre à priori sans grand intérêt rédigé en prison !

  


Que faut-il en penser... à vous de juger !