Texte à méditer :   L'imagination est l'oeil de l'âme.   Napoléon Bonaparte

Les 3 dernières histoires

Philibert Aspairt. Le Saint Patron des cataphiles - le 17.08.2025 » 18:51 par Chantal_Belgique

Si les Catacombes de Paris sont connues, on connait moins les anciennes carrières*, qui ont pourtant fourni les matières premières, gypse ou calcaire, à un nombre incommensurable de constructions parisiennes. Pendant la Révolution, Philibert Aspairt les a découvert à ses dépens…



*Les carrières souterraines de Paris constituent un réseau d'anciennes carrières souterraines creusées du XIIe siècle au XVIIIe siècle, reliées entre elles par des galeries d'inspection. L'ensemble représente globalement une longueur d'environ 280 à 300 kilomètres. Une petite partie, environ 1,7 kilomètre, constitue l'ossuaire officiel ou musée des catacombes de Paris.

  

Disparition



Sous la Révolution française (1789-1799), Philibert Aspairt est employé à l'abbaye du Val-de-Grâce tout juste désaffectée pour être ultérieurement convertie en hôpital militaire. La tradition orale le dit portier. Le 3 novembre 1793 au soir, il emprunte un escalier situé dans la cour du Val-de-Grâce et, lanterne à la main, s'enfonce sous terre. Veut-il gagner les caves des Chartreux, qui s'étendent sous le jardin du Luxembourg, pour faire main basse sur quelques bonnes bouteilles de liqueur ? Nul ne le sait. Il se perd dans les carrières et disparaît. En pleine tourmente révolutionnaire, sa disparition n'attire guère l'attention.


Découverte
Plus de 10 ans après la disparition de Philibert Aspairt, en avril 1804 une équipe d'ouvriers descendus dans le sous-sol découvrent un squelette décharné. Quelques débris de vêtements, une ceinture en cuir et un trousseau de clés trouvés près de lui, permirent d'identifié l'ancien portier du Val-de-Grâce. Ses restes furent inhumés à l'endroit même où on le trouva.



Sa tombe est située à la limite des carrières du Val-de-Grâce, au début de la rue d'Enfer (actuelle rue Henri-Barbusse, 5ème arrondissement), non loin de la rue de l'Abbé-de-l'Épée.


Devenu Patron bien malgré lui
Aujourd'hui, les cataphiles* considèrent Philibert Aspairt comme leur « Saint Patron » et le célèbrent le 3 novembre, jour anniversaire de sa disparition.

*Un cataphile est une personne qui pratique la cataphilie, c'est-à-dire qui explore de manière clandestine des carrières souterraines et notamment celle de Paris. Il s'agit ici d'un abus de langage relatif aux catacombes de Paris.


Morts Insolites > Temps Moderne 1492 - le 13.07.2025 » 18:54 par Chantal_Belgique

Le vieillard qui voulait remettre sa mort à plus tard


Illustration inspirée d'une prose en latin de Laurentius Abstemius (humaniste italien fin XVe)

  

1498

Charles VIII meurt après avoir heurté violemment un linteau de porte du château d'Amboise. Dans un premier temps, le choc semble sans conséquence quand soudain le Roi s'effondre et perd connaissance à la vue de tous. Il semble alors qu'une certaine fébrilité s'empare de sa suite. On n'ose transporter le souverain dans ses appartements, on appelle que très tardivement un médecin à son chevet... Et Charles VIII décédera le soir même, après une pénible agonie de 9 heures, à l'âge de 27 ans.

  

>>> 1500 <<<


Illustration de Wan Hu, exposée au Marshall Space Flight Center, États-Unis

Wan hu, un haut fonctionnaire de l'Empire Ming serait mort après avoir équipé une chaise de 47 tubes remplis de poudre à canon. Une fois assis, il aurait donné l'ordre à ses serviteurs d'allumer les tubes en même temps, pour décoller jusqu'à l'astre lunaire !!!

  

1518

Durant l'épidémie dansante de 1518, 400 personnes dansèrent sans se reposer durant plus d'un mois. Beaucoup décéderont soit d'une crise cardiaque, soit d'un accident vasculaire cérébral ou alors d'épuisement.
A noter, le visage des danseurs ne trahissait aucune expression de joie. La danse n'était ni volontaire ni jubilatoire. Les danseurs se sentaient obligés de danser jour et nuit. Ils s'arrêtaient à peine pour se reposer ou manger.

  

1559


Le 30 juin, lors des joutes organisées durant le mariage de sa fille Elisabeth avec Philippe II d'Espagne, Henri II de France combattit contre Gabriel de Montgomery, capitaine de sa Garde écossaise. La grille en or de son casque ne fut pas assez solide pour arrêter la lance de son adversaire qui vint traverser son orbite oculaire. Les historiens pensent par ailleurs que le cerveau fut touché. Henri II de France mourut 10 jours plus tard dans d'atroces souffrances, malgré les soins des médecins royaux dont Ambroise Paré, autorisé à reproduire la blessure sur des têtes de cadavres de condamnés à mort afin de s'exercer à l'extraction délicate de l'éclat de bois et de Vésale, ancien médecin de Charles Quint et célèbre anatomiste, venu de Bruxelles.

  

1561

L'astronome danois Tycho Brahe serait mort à la suite d'un calcul ou d'une septicémie suite au fait de s'être retenu trop longtemps d'uriner pendant un trajet de plusieurs heures en carrosse avec l'empereur hongrois Rodolphe II ou alors d'un trop long repas. Sa mort inspira une expression tchèque : Je ne veux pas mourir comme Tycho Brahe, prétextant une envie pressante. D'autres sources relèvent cependant que Tycho Brahe aurait été empoisonné.

  

1567


Hans Steininger, maire de Brunau en Autriche, se brise le cou en marchant sur sa barbe, longue de près de 4,5 pieds, soit environ 1 m 40. Ce jour-là, il n’avait pas enroulé sa barbe dans son étui en cuir !

  

1687

Jean-Baptiste Lully, compositeur, mourut de la gangrène à la suite d'une blessure au pied due à son « bâton de direction », une longue et lourde poutre de fer dont il se servait pour battre la mesure en la frappant au sol, durant un concert.

  

1763

Une légende raconte que Antoine François Prévost, plus connu sous le nom de l'Abbé Prévost aurait été victime d'une hémorragie cérébrale au retour d'une visite au monastère des bénédictins de Saint-Nicolas-d'Acy. Son corps aurait été transporté au presbytère. Le bailli du monastère aurait alors fait quérir le chirurgien pour ouvrir le corps afin de procéder au procès-verbal d'autopsie. Et Prévost qui n'était pas mort... aurait succombé sous le scalpel du chirurgien.
Jean Sgard (spécialiste et biographe de Prévost) a démontré que cette histoire a été inventée en 1782 soit, presque 20 ans après la mort de l'abbé, survenue le 25 novembre 1763. L'abbé Prévost est mort d'une rupture d'anévrisme certes. Il a bien été autopsié... mais était déjà mort.

  

1771

Le roi de Suède Adolphe Frédéric de Suède mourut d'une indigestion suite à un trop copieux repas arrosé de champagne. Il aurait notamment reprit 14 fois de son dessert favori, le « semla » servi dans un bol de lait chaud.
Les écoliers suédois se souviennent de lui comme 'le roi qui mangea jusqu'à en mourir'.


Le cabinet érotique de l'impératrice Catherine II de Russie - le 08.06.2025 » 15:34 par Chantal_Belgique

L'existence d'un mystérieux mobilier aux formes érotiques ayant appartenu à Catherine II de Russie fascine depuis des décennies. Cette impératrice aurait-elle vraiment possédé des meubles aux formes suggestives ? Et quand est-il de cette rumeur, l'existence d'un cabinet secret, installé au sein du palais de Tsarkoïe Selo à côté de Saint-Pétersbourg, dans lequel Catherine II recevait ses amants en toute discrétion.
Entre rumeurs persistantes et analyses historiques, où est la vérité ?


Une impératrice passionnée par l'art et le mobilier



Collectionneuse dans l'âme, l'impératrice constitue une immense collection d'art dans ses palais, commandant des oeuvres européennes et russes. Influencée par Voltaire et Montesquieu, elle va jusqu'à encourager les artistes en leur écrivant personnellement.
Et aussi son goût pour le mobilier reflète l'évolution stylistique de son époque. Elle passe progressivement du « rococo » avec ses courbes sensuelles et ses dorures éclatantes au « néoclassicisme » aux lignes épurées inspirées de l'Antiquité. Les matériaux précieux employés – bois rares, bronzes dorés, soieries luxueuses – témoignent de son raffinement.


L'histoire controversée du mobilier érotique
Libertine, la tsarine aurait-elle poussé l'audace jusqu'à commander du mobilier explicitement sexuel ? Rien n'est moins sûr. Aucun inventaire officiel du XVIIIe siècle ne mentionne de telles pièces.
Il faut remonter en 1941 alors que les soldats allemands envahissent l'URSS et occupent plusieurs palais impériaux. Deux officiers de la Wehrmacht mettent la main sur des pièces de la collection royale aux détails plus que surprenants. Ils auraient alors photographié deux de ces deux meubles. Il s'agit d'un guéridon monté sur quatre colonnes sculptées en forme de phallus et d'un fauteuil aux accoudoirs évoquant des cuisses féminines écartées.



Ces clichés de qualité médiocre constituent la seule « preuve » visuelle, mais leurs authenticités et leurs datations posent question.
De plus les historiens soulignent que le contexte moral du XVIIIe siècle, même à la cour libertine de Catherine, rendait peu probable l'exposition de tels objets. La liberté sexuelle de l'impératrice s'exprimait dans ses relations privées et non dans son mobilier.


Les preuves historiques
Les témoignages directs sont inexistants ou alors tardifs. Aucun proche de l'impératrice n'évoque ces pièces dans leur correspondance. Les premières mentions écrites n'apparaissent qu'au XXe siècle, souvent dans des contextes sensationnalistes.
Des analyses stylistiques remettent en cause l'attribution de ces meubles érotique à Catherine II. Les formes, la technique de sculpture et l'esthétique générale évoquent davantage le XIXe siècle, période où l'Art Nouveau célébrait les courbes sensuelles et les thèmes érotiques.
Les experts soulignent plusieurs anachronismes : le traitement naturaliste des détails anatomiques, l'intégration des éléments érotiques dans la structure même du meuble, la sensualité explicite des formes. Ces caractéristiques ne correspondent pas au néoclassicisme sobre privilégié par Catherine dans ses dernières années.


Et si ces meubles dataient d'un époque postérieure !
L'hypothèse d'une création postérieure à l'impératrice russe Catherine II (1729-1796) gagne en crédibilité.
On ne parle jamais d'Alexandre II (1855-1881), qui vivait à Tsarkoïe Selo, dans l'aile Zoubov du palais où le cabinet érotique était supposé avoir existé. La passion qui unissait le tsar à Katia Dolgorouki à la fin de sa vie était loin d'être platonique !
Et son fils, Alexandre III (1881-1894) , amateur d'art et collectionneur passionné avec un goût pour les curiosités et les pièces rares pourrait expliquer l'acquisition de ces meubles singuliers !


La reconstitution contemporaine de deux de ces meubles érotiques
Cela étant, ces meubles érotiques continuent de nourrir des fantasmes. Deux pièces inspirées du cabinet érotique attribué à Catherine II ont fait l'objet en 2011 d'une reproduction à l'identique par une manufacture française « la manufacture Henryot & Cie ». Les artisans, sculpteurs experts habitués aux collections prestigieuses recréent deux pièces principales : un guéridon et un fauteuil, en s'appuyant sur les photographies d'archives de 1941.


  


Entre rumeurs persistantes et vérités historiques, où se cache la vérité ?
Que faut-il en penser... à vous de juger !