Les 3 dernières histoires
Une légende romaine affirme que la nuit de chaque 10 septembre,
le fantôme de Beatrice Cenci hante le pont qui mène au Castel Sant'Angelo,sa tête décapitée sous le bras.
Née en 1577, Beatrice Cenci fait partie d'une riche famille de Rome. Elle vit avec son père Francesco Cenci et sa deuxième épouse Lucrezia Petroni ainsi qu'avec ses frères Giacomo et Bernado, issus du second mariage.
Francesco Cenci est un vil personnage au tempérament violent et au comportement immoral. Souvent accusé, parfois emprisonné, sa puissance et son influence lui permette à chaque fois de s'en sortir. Alors qu'il abuse régulièrement de sa femme et de ses fils et qu'il est sur le point de s'en prendre à Beatrice, celle-ci décide de lever le silence en prévenant les autorités. Mais si personne n'ose remettre en cause la véracité de son histoire, seuls deux vassaux de Francesco Cenci vont répondre à son appel.
Découvrant les accusations de sa fille à son encontre, Francesco Cenci envoya sa fille Beatrice, sa femme Lucrezia et ses deux fils vivre dans un château de famille loin de Rome. C'est alors qu'ensemble, ils ourdiront un complot.
Le 9 septembre 1598, alors que Francesco Cenci est en séjour au château, les deux vassaux ayant répondu à l'appel de Beatrice empoisonne Francesco, mais cela ne suffira pas à le tuer. Afin de l'achever, Beatrice, Lucrezia, Giacomo et Bernardo frappent Francesco avec un marteau jusqu'à ce que mort s'ensuive. Ils ont ensuite jeté le corps par-dessus un balcon afin de simuler un accident, mais personne ne crut à cette thèse.
Le pape dépêcha alors la police papale afin d'enquêter sur l'affaire. Le premier vassal, amant de Beatrice, sera torturé et tué sans révéler la vérité. Le deuxième vassal est assassiné par un ami de la famille pour l'empêcher de parler. Mais malgré ces précautions, le complot est découvert et les quatre membres de la famille Cenci sont emprisonnés à la prison de Corte Savella. Reconnus coupable du meurtre de Francesco Cenci, ils sont tous condamnés à mort.
Le peuple de Rome protesta contre la décision du tribunal mais le Pape Clément VIII refusa la grâce. C'est ainsi que le 11 septembre 1599 à l'aube, les condamnés furent conduits à l'échafaud construit pour l'occasion sur le Pont Sant'Angelo.
Giacomo eut la tête écrasée sur le billot d'un coup de maillet, puis il fut démembré et ses membres accrochés aux quatre coins de la place. Quant Beatrice et Lucrezia, les deux femmes furent décapitées sous les yeux du jeune Bernardo, obligé d'assister à l'exécution de sa famille. Il sera renvoyé en prison pour purger une peine à vie. Il fut finalement libéré une année plus tard. Quant aux biens de la famille Cenci, ils furent confisqués et rejoignirent les propriétés du pape.
Mais Beatrice Cenci n'est pas qu'une simple histoire de fantôme. Elle est surtout devenue un symbole dans toute l'Italie : celui de la résistance face à une bourgeoisie arrogante et celui des enfants victimes d'abus. Sur la façade de l'ancienne prison de Corte Savella, où elle a séjourné, une plaque a été posée en 1999 lui conférant le titre de « victime d'une justice injuste ».
Alors qu'en pensez-vous ? A vous de juger !
Le Chiffre de Beale est le nom donné au chiffre de Thomas J. Beale, chiffre qui reste en partie encore mystérieux. Il faut également noter que cette histoire est soumise à caution, de nombreux éléments laissant planer un doute sur sa véracité.
L'histoire
L'histoire débute en janvier 1820 quand un voyageur, Thomas J. Beale, prend une chambre dans l'hôtel Washington de la ville de Lynchburg en Virginie aux Etats-Unis. Ce personnage affable et de bonne compagnie se lie d'amitié avec le gérant de l'établissement, Robert Morriss. Au bout de quelques semaines, Beale quitte la ville pour y revenir 2 ans plus tard dans le même hôtel pour 2 mois. Mais cette fois, avant de prendre congé, il confie à l'aubergiste un coffret de fer soigneusement fermé, en précisant qu'il contient des documents de valeur qu'il viendra récupérer. Mis en confiance, Morriss accepte le dépôt sans se soucier de son contenu.
Quelques semaines plus tard, il reçoit de Beale un étrange courrier envoyé de Saint-Louis et daté du 9 mai 1822. Cette lettre lui donne des indications et des instructions supplémentaires. Si, dans 10 ans, personne n'est venu réclamer le coffre, il lui faudra l'ouvrir ! Il contient des documents codés qui ne peuvent être déchiffrés qu'à l'aide d'une clé. Beale ajoute qu'il a confié à un ami une lettre contenant le secret du code avec, pour instruction, de l'adresser à Morris en juin 1832. Mais personne ne reverra Thomas J. Beale, et le courrier promis ne parviendra jamais à destination.
Les années passent, l'hôtelier patiente et ce n'est finalement qu'en 1845 qu'il se résout à briser la serrure de ce coffret bien mystérieux…
Il découvre une lettre en clair, qui lui explique l'histoire de Beale et de ses compagnons. Alors qu'ils chassent le bison au nord de Santa Fe, ils tombent par hasard sur un gisement d'or et d'argent. Ils s'empressent donc de l'exploiter, puis décident d'aller le mettre en lieu sûr, le butin étant considérable. Beale est alors chargé d'une double mission : cacher le butin et trouver un moyen de permettre aux familles de toucher leur part du butin, s'il arrivait malheur aux membres de l'expédition. Beale ayant caché le butin, il confie donc le coffre à Morriss dans ce but précis, et pour éviter toute tentative de vol, il laisse trois lettres chiffrées : la première indique l'emplacement du trésor, la deuxième énumère son contenu, et la troisième établit la liste des bénéficiaires.
Le chiffre de Beale > Partiellement déchiffré
N'ayant pas la clé, Morris tente malgré tout de déchiffrer les messages de Beale. C'est en 1862 que Morriss, fatigué après tant d'année de recherches sans succès, qu'il confie son secret à un des ses amis.
Et très vite cet ami, dont l'identité ne sera jamais révélée, comprend qu'il a affaire à un code de substitution basé sur un texte de livre choisi dans une édition très précise. Autrement dit, chaque numéro correspondant à un mot dans le texte de l'ouvrage, il suffit d'en garder la première lettre. Assez simple à réaliser ce code est, en revanche, difficile à « casser » sans en posséder la clé, c'est-à-dire sans savoir quel est le livre de référence.
Lettre 2
Afin de réduire les possibilités, l'ami entreprend d'éplucher en priorité les ouvrages les plus courants, tel la Bible, des dictionnaires ou des textes célèbres.
Et c'est ainsi qu'au fil de ses recherches, il parvient à reconstituer un texte cohérent en comparant la seconde lettre chiffrée avec le texte de la Déclaration d'Indépendance des Etats-Unis.
J'ai déposé dans le comté de Bedford, à environ 4 miles de Buford, dans une excavation ou une caverne, à environ six pieds sous terre, les choses suivantes, qui appartiennent conjointement aux personnes dont les noms sont donnés dans le document n°3 :
Le premier dépôt consiste en 1014 livres d'or, et 3812 livres d'argent, déposées en novembre 1819. Le second dépôt fut effectué en décembre 1821, et consiste en 1907 livres d'or et 1288 livres d'argent; ainsi que des bijoux, échangés à Saint Louis contre de l'argent pour simplifier le transport, et estimés à 13 000 dollars.
Ces biens sont abrités dans des récipients en fer, munis de couvercles en fer. La caverne est grossièrement tapissée de pierres, et les récipients sont posés sur un bloc de pierre, et couverts par d'autres. Le document n°1 décrit la position exacte de la caverne, afin qu'elle puisse être découverte sans difficultés.
Déchiffrer l'indéchiffrable
Après vingt années de recherches passées à déchiffrer les deux autres lettres chiffrées de Beale, l'ami de Morriss jette l'éponge. Cependant, afin que son travail ne soit pas vain et pour éviter que la quête ne s'arrête là, il publie en 1885 un fascicule de 23 pages qui retrace l'histoire et reproduit tous les courriers et les documents remis à l'hôtelier en 1822.
Depuis cette publication, nombreux sont ceux qui ont cherché à décrypter les lettres chiffrées 1 et 3 de Beale et plus particulièrement celle qui est supposée révéler l'emplacement du trésor. Mais à ce jour, le chiffre 1 et 3 de Beale sont toujours indéchiffrables malgré les efforts des chercheurs et les progrès de la cryptographie moderne assistée par ordinateur.
Nombreuses aussi sont les personnes à penser qu'il ne s'agit que d'un canular particulièrement élaboré, alors qu'à l'époque de la publication du fascicule, la mode était aux histoires de codes secrets depuis la parution du Scarabée d'Or (1843) d'Edgar Allan Poe.
Maintenant le trésor peut avoir été récupéré par Thomas J. Beale et ses compagnons sans que l'hôtelier Robert Moriss n'en soit avisé. Où alors, il aurait été découvert par une tierce personne qui ne l'a pas fait savoir. Où troisième hypothèse, il est encore dans sa cache, ses propriétaires n'ayant pu le récupérer...
Alors légende ou réalité ?
Que faut-il en penser... à vous de juger !
Né à Paris de parents anglais et irlandais en 1841, Charles Francis Coghlan monta sur scène en 1860 et devint un acteur et dramaturge réputé, particulièrement connu pour ses rôles shakespeariens. Arrivé aux États-Unis en 1876, il n'en est jamais reparti. Bien qu'il ne soit pas étranger à Broadway, il voyage et se produit beaucoup à travers le monde. En 1898, il écrit une pièce « The Royal Box » qui l'emmènera sur la route avec lui-même comme l'une des acteurs. Et c'est ainsi qu'en octobre 1899, la compagnie s'est installée à Galveston au Texas. A peine après avoir atteint la ville insulaire, Goghlan tomba malade, trop malade que pour jouer. Et son état de santé ne s'améliorera pas. Il mourut le 27 novembre 1899 d'une insuffisance cardiaque déclenchée par le stress d'une gastrite chronique.
Son corps a été temporairement placé dans un cercueil en métal et entreposé dans un caveau du cimetière local en attendant les instructions de sa famille. Il a été décidé que ses restes seraient enterrés dans sa ferme à Fortune Bridge près de la pointe Est de l'Île-du-Prince-Édouard au Canada. Mais voilà plusieurs jours après sa mort, la presse annonçait que sa dépouille serait renvoyée à New York pour y être incinérée. Et près d'un an plus tard, la disposition du corps n'était pas toujours pas décidée !
Le 27 août 1900, dans l'Océan Atlantique, à mi-chemin entre l'Afrique et les Antilles, une tempête tropicale naissait. Le temps d'atteindre les Antilles, la tempête s'était alimenté et avait pris les dimensions d'un ouragan. En arrivant dans le golfe du Mexique, les rafales atteignaient près de 320 km/heure. Lorsque l'ouragan toucha la ville de Galveston, le 8 septembre, il fut accompagné d'un raz de marée de plus de 6 mètres de hauteur. On compta plus de 6 000 morts soit près d'un habitant sur six, plus de 30 millions de dollars de dégâts, près de 5 000 immeubles détruits.
Lorsque la vague de 6 mètres reflua, elle emporta avec elle non seulement des arbres, des débris de maisons, des objets personnels, des véhicules mais aussi les corps de ceux qui avaient péri dans la catastrophe, et des morts arrachés à leur sépulture dont celui de Charles Francis Coghlan. Des cercueils entraînés par les flots déchaînés, certains finirent par être rejetés sur les plages ou dans les marais qui bordent le golfe du Mexique et les Antilles occidentales. Mais beaucoup ne furent jamais retrouvés. Certains coulèrent sans doute, d'autres durent flotter à la dérive pendant des années...
Mais qu'est devenu le cercueil de Charles Francis Coghlan emporté par les flots ?
En janvier 1904, un cercueil en métal est retrouvé dans un marais ; cependant, il s'est avéré qu'il s'agissait des restes d'un homme de New York.
En janvier 1907, un groupe de chasseurs auraient découvert un cercueil, partiellement submergé, dans un marais à environ 9 milles de Galveston le long de la côte Est du Texas continental.
En octobre 1908, un groupe de bateaux qui pêchaient au large de l'île du Prince-Édouard au Canada aperçurent une boîte oblongue saturée d'eau et qui flottait à peine. Elle était complètement incrustée de coquillages et presque invisible sous les vagues qui la recouvraient. Sans avoir la moindre idée de ce dont il pouvait s'agir, mais se doutant qu'elle devait avoir une certaine importance, les marins l'amarrèrent à l'arrière d'une de leurs chaloupes et finirent de poser leurs filets. Après quoi, ils ramenèrent leur « prise» à terre. Après en avoir gratté presque toute la surface, ils s'aperçurent que c'était un cercueil, contenant des restes humains. Lorsque la bière eut été nettoyée, ils découvrirent une plaque de métal gravée fixée au cercueil Charles Francis Coghlan, né en 1841 dans l'île du Prince-Édouard (Canada). Mort en 1899 à Galveston (Texas).
Charles Francis Coghlan était rentré chez lui !
Que faut-il en penser... à vous de juger !