Les 3 dernières histoires
Né à Paris de parents anglais et irlandais en 1841, Charles Francis Coghlan monta sur scène en 1860 et devint un acteur et dramaturge réputé, particulièrement connu pour ses rôles shakespeariens. Arrivé aux États-Unis en 1876, il n'en est jamais reparti. Bien qu'il ne soit pas étranger à Broadway, il voyage et se produit beaucoup à travers le monde. En 1898, il écrit une pièce « The Royal Box » qui l'emmènera sur la route avec lui-même comme l'une des acteurs. Et c'est ainsi qu'en octobre 1899, la compagnie s'est installée à Galveston au Texas. A peine après avoir atteint la ville insulaire, Goghlan tomba malade, trop malade que pour jouer. Et son état de santé ne s'améliorera pas. Il mourut le 27 novembre 1899 d'une insuffisance cardiaque déclenchée par le stress d'une gastrite chronique.
Son corps a été temporairement placé dans un cercueil en métal et entreposé dans un caveau du cimetière local en attendant les instructions de sa famille. Il a été décidé que ses restes seraient enterrés dans sa ferme à Fortune Bridge près de la pointe Est de l'Île-du-Prince-Édouard au Canada. Mais voilà plusieurs jours après sa mort, la presse annonçait que sa dépouille serait renvoyée à New York pour y être incinérée. Et près d'un an plus tard, la disposition du corps n'était pas toujours pas décidée !
Le 27 août 1900, dans l'Océan Atlantique, à mi-chemin entre l'Afrique et les Antilles, une tempête tropicale naissait. Le temps d'atteindre les Antilles, la tempête s'était alimenté et avait pris les dimensions d'un ouragan. En arrivant dans le golfe du Mexique, les rafales atteignaient près de 320 km/heure. Lorsque l'ouragan toucha la ville de Galveston, le 8 septembre, il fut accompagné d'un raz de marée de plus de 6 mètres de hauteur. On compta plus de 6 000 morts soit près d'un habitant sur six, plus de 30 millions de dollars de dégâts, près de 5 000 immeubles détruits.
Lorsque la vague de 6 mètres reflua, elle emporta avec elle non seulement des arbres, des débris de maisons, des objets personnels, des véhicules mais aussi les corps de ceux qui avaient péri dans la catastrophe, et des morts arrachés à leur sépulture dont celui de Charles Francis Coghlan. Des cercueils entraînés par les flots déchaînés, certains finirent par être rejetés sur les plages ou dans les marais qui bordent le golfe du Mexique et les Antilles occidentales. Mais beaucoup ne furent jamais retrouvés. Certains coulèrent sans doute, d'autres durent flotter à la dérive pendant des années...
Mais qu'est devenu le cercueil de Charles Francis Coghlan emporté par les flots ?
En janvier 1904, un cercueil en métal est retrouvé dans un marais ; cependant, il s'est avéré qu'il s'agissait des restes d'un homme de New York.
En janvier 1907, un groupe de chasseurs auraient découvert un cercueil, partiellement submergé, dans un marais à environ 9 milles de Galveston le long de la côte Est du Texas continental.
En octobre 1908, un groupe de bateaux qui pêchaient au large de l'île du Prince-Édouard au Canada aperçurent une boîte oblongue saturée d'eau et qui flottait à peine. Elle était complètement incrustée de coquillages et presque invisible sous les vagues qui la recouvraient. Sans avoir la moindre idée de ce dont il pouvait s'agir, mais se doutant qu'elle devait avoir une certaine importance, les marins l'amarrèrent à l'arrière d'une de leurs chaloupes et finirent de poser leurs filets. Après quoi, ils ramenèrent leur « prise» à terre. Après en avoir gratté presque toute la surface, ils s'aperçurent que c'était un cercueil, contenant des restes humains. Lorsque la bière eut été nettoyée, ils découvrirent une plaque de métal gravée fixée au cercueil Charles Francis Coghlan, né en 1841 dans l'île du Prince-Édouard (Canada). Mort en 1899 à Galveston (Texas).
Charles Francis Coghlan était rentré chez lui !
Que faut-il en penser... à vous de juger !
Année 1990 - France (Lot-et-Garonne) : La Sauvetat-du-Dropt
Les cloches de la chapelle Boissec sous eaux
En 1793, trois paysans de La Sauvetat mirent leurs efforts en commun pour descendre les belles cloches de la chapelle de Boissec, promises aux fonderies de Sainte-Foy-la-Grande. Ils les emportèrent jusqu'au trou des Bacônes, un petit gouffre situé au fond d'un des bras du Dropt, et les précipitèrent dans les eaux.
En 1990, le maire de La Sauvetat organisa avec des barques et de longues perches de bois, des prospections systématiques du fond du gouffre qui révélèrent effectivement la présence, par trois à quatre mètres de fond, d'objets solides. Les recherches s'arrêtèrent là.
La tradition veut que plusieurs tentatives aient été faires, depuis deux siècles, pour récupérer les cloches, mais que toutes se soient soldées par des échecs. A chaque fois qu'on parvenait à les arrimer, les cordages cassaient sous la traction.
Que faut-il en penser... à vous de juger !
Année 1974 - Chine (Shaanxi) : Xi'an
Le tombeau de l'empereur Qin Shi Huang
Le mausolée de l'empereur Qin comprend d'une part le tombeau de l'empereur Qin Shi Huangdi (3ème siècle av. J.-C.), non encore fouillé, d'autre part les fosses où l'on a trouvé, à partir de 1974, les vestiges ensevelis de milliers de soldats de terre cuite.
Quant à la tombe, elle est enfouie sous une pyramide de terre de 75 m à 115 m de haut selon les sources. La seule description connue de l'intérieur de la tombe est celle que livre l'historien Sima Qian (145-90 av. J.-C.) dans ses Mémoires historiques, qu'il écrivit un siècle après l'achèvement du mausolée. Ainsi, la tombe contiendrait, outre le corps de l'empereur Qin Shi Huangdi, une reproduction de son empire, avec des rivières de mercure coulant éternellement, et un plafond constellé de perles, pour représenter la voûte étoilée ainsi que d'ingénieux systèmes de défense contre les intrus. Ce chantier aurait nécessité le travail de 700 000 hommes pendant 38 ans. Les artisans et les ouvriers ayant participé à la construction du tombeau y furent ensevelis vivants afin d'emporter leurs secrets avec eux.
Et aujourd'hui, l'État souhaite attendre le développement de technologies qui garantissent que le contenu, en particulier la momie de l'empereur, ne subira aucun dommage. De plus, les archéologues cherchent à s'assurer que les pièges et les trappes équipées d'arbalètes, installées par l'empereur pour protéger sa dépouille des pillards, ne constituent pas un danger !
Année 1964 - France (Hérault) : Agde
Un trésor nazi dans l'Hérault
En 1964, lors de travaux de démolition d'un pont en plein centre d'Agde, des plongeurs qui inspectaient le fond de l'Hérault découvrirent une statue en bronze figurant un éphèbe, et fondue selon les préceptes du sculpteur grec Lysippe oeuvrant au 3e siècle avant notre ère. D'où pouvait provenir cette statue d'éphèbe presque grandeur nature ?
Un chercheur de trésors réputé émis l'idée que l'éphèbe ne serait autre qu'une mince partie d'un trésor nazi ! En effet, en 1944, les allemands durent quitter précipitamment le château de Belle-Isle, propriété du Docteur Emmanuel Laurent, réquisitionnée pendant les années de guerre. Or le Docteur Laurent était un riche amateur d'art. C'est ainsi que l'éphèbe aurait été immergé avec d'autres oeuvres par les nazis avant leur départ.
L'hypothèse du trésor jeté à l'eau par les nazis a été confortée en 2001 par la découverte, non loin du lieu où l'éphèbe a été trouvé, de deux autres statues en bronze.
A vous de chercher !
Les faits
Nous sommes le 16 août 2021. C'est la nounou de la famille qui, inquiète de trouver le domicile de la famille inoccupé, avertit les autorités de police.
Ellen Chung et Jonathan Gerrish, un randonneur expérimenté, avaient prévu la veille une boucle d'environ 13 kilomètres dans la forêt de Sierra, au nord de la Californie, non loin de parc Yosémite. Ils étaient partis avec leur petite fille d'un an et leur chien et étaient sensés rentrés le jour même en soirée.
Très vite, dès le 16 août, les policiers repèrent le véhicule de la famille Gerrish abandonné, au départ d'un chemin de randonnée proche de la forêt. Et dès le lendemain, le 17 août, les secours localisent le couple, leur petite fille et le chien, dans une zone isolée surnommée Devil's Gulch (Le ravin du diable) à environ 2,5 kilomètres de leur véhicule. Tous sont morts.
Jonathan est en position assise à côté de sa petite fille et du chien tandis que Ellen se trouve un peu plus haut sur la colline. Un bidon vide d'une capacité de 2,5 litres a été retrouvé près des corps. Un téléphone portable a également été retrouvé dans la poche de Jonathan.
Le shérif du comté de Mariposa, Jeremy Briese, déclare au journal : Vous arrivez sur place et tout le monde est mort. Il n'y a pas de blessures par balle, pas de flacon de médicament, pas un seul indice. C'est un grand mystère.
L'enquête
Très vite, les investigations piétinent. Les autopsies des dépouilles ne donnent rien, les analyses toxicologiques non plus. Les Gerrish ne sont pas morts étouffés ou noyés, ils n'ont pas non plus été foudroyés. Celle de l'accident n'est pas envisageable tant les corps ont été retrouvés en parfait état, sans contusions ou fractures. De même, l'absence de coups décelables ou de morsures exclut de facto toute agression externe. La thèse du suicide semble également improbable : rien ne laisse supposer que le couple entendait mettre fin à ses jours. Et si c'était le cas, on aurait retrouvé des traces permettant d'expliquer comment ils sont tous morts.
Mais de quoi sont donc morts ce couple de randonneurs, leur petite fille ainsi que leur chien ?
Reste peut-être la piste mettant en jeu l'intervention d'un agent extérieur. Les enquêteurs ont songé donc songer à une intoxication au monoxyde de carbone qui se serait échappé d'un puits de mine désaffectée. Les enquêteurs ont trouvé un de ces puits, à 3 kilomètres du lieu où sont morts les Gerrish, mais rien n'indique que la famille se soit aventurée de ce côté-là. De plus ce type d'intoxication intervient dans un espace clos et pas à l'extérieur là où l'air circule. Et même, on aurait retrouvé les corps non loin de la mine.
Reste un autre coupable potentiel : des toxines dégagées par des « algues bleues » proliférant dans un cours d'eau, bras de la « Merced River ». Une alerte aux algues bleues avait d'ailleurs été lancée dans cette même zone un mois auparavant, avec une mise en garde contre toute baignade.
Ces algues sont des cyanobactéries qui peuvent se développer dans des milieux aquatiques déséquilibrés par de fortes concentrations d'azote et de phosphore, souvent sous l'effet d'une forte chaleur. Alors, l'eau présente une concentration très élevée de toxines, capables de rendre gravement malades voire de tuer humains et animaux explique l'Agence de Protection de l'Environnement américaine. Le problème, c'est que ces toxines disparaissent rapidement de l'organisme et deviennent quasiment indétectables.
La famille Gerrish ne serait-elle pas tombée dans le piège de boire l'eau de la rivière ? Cependant un autre scénario se dessine. Celui dans lequel le chien se serait peut-être immergé dans l'eau et une fois au dehors, se serait ébroué en projetant des particules toxiques sur toute la famille. Est-ce suffisant ? Des analyses toxicologiques ont été menées sur les victimes et l'autorité de contrôle de l'eau de Californie a par ailleurs procédé à des prélèvements sur le cours d'eau pour détecter la présence de toxines pouvant être responsables des décès. Jusqu'à nouvel ordre, elle recommande de se tenir éloigné des algues et de l'écume et de ne pas laisser les enfants ou les animaux toucher l'eau de cette partie de la Merced River.
Les conclusions de l'enquête
Après plusieurs mois d'enquête avec le FBI, le bureau du shérif du comté de Mariposa a extrait les données du téléphone portable de Gerrish, lui permettant de retracer les derniers pas de la famille.
Les autorités ont ainsi pu extraire un SMS du téléphone de Gerrish en date du 15 aout à 11h56 demandant de l'aide. Il n'a jamais été reçu en raison du manque de service cellulaire dans la région. Pouvez-vous nous aider, lit-on dans le texte. Sur le sentier sauvage de Lundy en retournant au sentier de la crique de Hites. Pas d'eau, bébé surchauffe.
Environ 13 minutes après l'échec du SMS, le téléphone de Gerrish a montré qu'il avait essayé d'appeler plusieurs numéros, mais encore une fois, en raison d'un manque de service, les appels ne se sont jamais connectés. Le premier appel a été effectué à 12h09 après quatre appels subséquents à 12h35 à moins d'une minute d'intervalle.
En plus du SMS et des appels téléphoniques, les autorités ont relaté près de 16 photos de la pellicule de Gerrish. La première photo était une photo prise à quelques mètres du début du sentier vers 7h44 le matin de la randonnée familiale, suivie de 16 autres photos comprenant des selfies de famille, des photos de la rivière et du ruisseau, et se terminant par une capture d'écran de leur emplacement à partir d'une application de sentier à 12h25.
Ainsi, les randonneurs auraient commencé leur marche alors qu'il faisait une température agréable de 24 degrés, mais au fur et à mesure de leur progression, la température aurait atteint plus de 39 degrés. Le mercure aurait même fait une pointe à près de 43 °C.
Lors de la conférence de presse du 21 octobre 2021, on apprend aussi que la rivière contenait des niveaux élevés d'algues toxiques. Mais de toute évidence, les victimes n'ont pas bu de l'eau de la rivière. Les algues bleues ne sont donc pas responsables de leur décès.
Ce serait donc l'hyperthermie et une probable déshydratation qui aurait tué la famille Gerrish dans une zone dépourvue d'ombre depuis les incendies de 2018.
Que faut-il en penser ?
Si la famille Gerrish est morte d'hyperthermie et de déshydratation parce qu'elle n'avait pas assez d'eau et qu'elle s'est engagée dans une promenade trop risquée, seule sa responsabilité est mise en jeu.
En revanche, si la famille Gerrish est morte suite à un agent extérieur telles les algues bleues, la responsabilité du parc national pourrait être engagée pour n'avoir pas assez dissuadé les randonneurs de se rendre dans cette zone menaçante. Ce que l'on peut dire, c'est que la version officielle, en excluant l'hypothèse des algues toxiques, dédouane les autorités locales de toute responsabilité dans cette affaire !
Et maintenant... A vous de juger !